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[sondage] Pure Trance


xa_chan

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Pure Trance est la première oeuvre (chronologiquement parlant) de Junko Mizuno, mais ce n'est que la 4e a être éditée en France, toujours d'ailleurs par IMHO.

Graphiquement, cela se sent que c'est sa première oeuvre : si l'on y retrouve les fondements de son univers, baby-dolls, violence, nudité, gore, grotesque, humour, on sent que cela est moins maitrisé que dans les autres de ses oeuvres qui nous sont parvenues (Cinderalla, Hansel & Gretel, La petite sirène).

Autre point d'achoppement : IMHO a choisi pour cette édition un grand format, bien plus grand que l'édition originale (je l'ai, j'ai pu comparer :D ). Du coup, certaines pages ont l'air un peu vides.

Car Junko Mizuno avait choisi un parti pris audacieux pour Pure Trance : seuls les 3/4 supérieurs de la page sont consacrés à l'histoire. Le 1/4 restant étant peuplés de "factoïdes" sur l'univers de Pure Trance.

Cependant, à mon avis cette oeuvre de Junko Mizuno vaut tout de même largement le détour. Tout d'amour parce qu'on y retrouve cette atmosphère et ce graphisme absolument inimitables et sans équivalents dans la production manga accessible en France, ce mélange romantico-gore, psychédélique, malsain et attendrissant. Comme toutes les autres oeuvres de Junko Mizuno, Pure Trance est "border line".

Notamment par son sujet : les "aventures" d'infirmières dans un hôpital un peu particulier, où la directrice est un psychotique finie, qui se défonce à la Pure Trance, une sorte de pilules nourrissantes qui remplacent la vraie nourriture depuis que tout le monde habite sous terre, suite à des guerres nucléaires. La directrice est un véritable tyran envers ses infirmières, n'hésitant pas à les torturer quand elles font quelque chose qui lui déplait...

Dit comme cela, c'est peu engageant... Et pourtant, Junko Mizuno parvient à rendre tout son univers fascinant au plus haut point. Si cela avait un homme qui avait produit cette manga, nul doute qu'elle aurait été classé en oeuvre érotico-dégénérée, si représentative de la perversion que font planer tous ces sales "mangasses" sur nos chères têtes blondes, bien loin du bon goût de Tintin et d'Astérix qui devraient être remboursés par la Sécu, oui ma brave dame !

Mais là, on sent paradoxalement la touche féminine dans cette oeuvre. Et c'ets peut-être là que c'est le plus fascinant, le plus troublant. De voir à quel point elle maitrise et assume entièrement son univers, loin de la production manga "mainstream" qui ne fait finalement dans la plupart des cas que reproduire à l'infini avec plus ou moins de bonheur des archétypes (le héros solitaire, courageux, la jeune fille forte, le groupe d'amis soudés, etc...). Ici, rien de tout ça.

On verrait même plutôt une filiation avec certains des plus grands représentants de la BD underground US, comme Robert Crumb ou Gilbert Shelton par exemple, dans ce côté pop-art et grotesque totalement assumé, genre trip sous acide, mais qui en profite pour dénoncer certains travers de la société...

Bref, Pure Trance ne peut laisser indifférent. On adore ou on déteste, mais cette oeuvre ne peut à mon avis pas laisser de marbre, ne serait-ce que sur un plan purement esthétique. En tout cas, elle s'impose comme au moins un feuilletage obligatoire pour tous ceux qui recherchent des mangas "différentes".

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