Armand LeHess 0 Posté(e) le 11 mai 2006 Partager Posté(e) le 11 mai 2006 Le film de Won est classique au niveau de l'histoire : un gangster doit faire une mission pour son patron et ça foire. S'ensuit une vengence du boss et une vendetta dudit bandit (interprété magistralement par Byung-hun Lee). Classique. Force est de constater que Won ne sort pas de l'exercice de style, même si il tente de donner une dimension supérieure à son film en conférant un rôle particulier à la musique et en plaçant une allégorie du vent qui se manifeste constamment au long du métrage. Le film manque de magie mais pas de poésie mais il manque de cette dose de déchaînement de violence glauque qui fait la force de la trilogie de Park Chan Wook. De la violence il y en a pourtant dans ABL, le sang coule relativement souvent et il y a quelques scènes de combat à main nues et avec armes automatiques. L'une des premières scènes est d'ailleurs l'illustration des talents du héros en tant qu'homme de main. L'oeuvre de Won est découpée en 3 parties : introduction, partie drame romantique et enfin partie descente en enfer. ABL en est-il pour autant un mauvais film ? Non ! Kim Jee Won compense les défauts de l'histoire par une mise en scènes hallucinante. Tout est calibré, millimétré, ciselé. Chaque plan est composé de manière minutieuse et franchement, ça fait plaisir à voir. On sent les influences western sur quelques plans grand angle qui rappellent le Bon, la Brute et le Truand et une des dernières séquences qui fait immédiatement penser à Il Etait une Fois la Révolution de Leone, réalisateur dont Kim Jee Won avoue s'être inspiré. Le réalisateur a quand même inséré quelques passages comiques bienvenus dans son oeuvre. Si ces passages s'intègrent bien dans la narration, ils ne sont pas aussi intéressants que ceux de Johnny To dans Breaking News ou, dans une moindre mesure, The Mission. La photo est magnifique et renforce de manière indéniable le film. Les scènes d'action qui jalonnent le film sont impressionnantes, filmées suivant tous les angles possibles et on a l'impression que chaque nouveau plan est nouveau ce qui témoigne une fois de plus de la virtuosité du réalisateur. Elles sont appuyées par un sound design percutant et très fouillé qui impacte les oreilles autant que les yeux le sont par les images. A Bittersweet Life n'est pas un incontournable absolu à cause de son histoire relativement convenue dans le cinéma occidental, mais il puise sa force dans une maîtrise technique rarement vue aussi aboutie et une petite pirouette finale qui remet en cause tout ce que l'on a vu pendant 2 heures. A voir : la 'résurrection' du héros et la longue scène d'action qui s'en suit feat. batterie de téléphone portable, poings, pieds, morceaux de bois enflammés, voiture et murs. Lien à poster
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