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[CINEMA] SYRIANA de Stephen Gaghan


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Déjà évoqué ici, voici une rapide critique de ce film.

Difficile de ne pas avoir entendu parler de ce thriller, primé à de nombreuses reprises, et encensé par la critique. Je l'ai vu vendredi dernier en VOST au cinoche d'arts et d'essai de Chambé.

Il s'agit d'un thriller plus ou moins politique sur les magouilles du pétrole, les manipulations et autres saloperies qui sont supposées se passer au plus haut niveau de l'état américain avec le concours de la CIA.

Réalisé par le scénariste de Traffic et co-produit par Section Eight, la boîte de prod de Clooney et Soderbergh, Syriana en reprend les mécanismes formel, jusqu'au traitement de la photo. D'un côté c'est positif parce qu'on a un produit esthétique, léché et furieusement efficace, mais d'un autre, c'est dommageable car le film n'a pas de personnalité propre. Il faut quand même dire que le film de Gaghan est plus radical que celui de Soderbergh et certaines scènes sont assez dures.

Le film démarre sur les chapeaux de roues, mais subit une perte de rythme assez rapide à cause de la narration qui s'intéresse à de nombeaux personnages. Bien sûr, plus le film avance et plus la convergence entre les différents protagonistes se renforce, pour aboutir à un final dramatique qui poutre.

Une des choses les plus intéressantes du film est l'échelle de niveaux de lecture qui est proposée. Je pense être passé à côté de pas mal de détails et il faudrait que je revoie ce film pour en saisir toute l'essence, mais aborder les points de vue au niveau du pauvre bougre qui s'engage sur une voie extrêmiste parce que l'école coranique lui donne à bouffer et au niveau des 'enculés' qui fondent le "Comité de Libération du Liban" comme écran à peine dissmulé pour avoir la mainmise sur les réserves de pétrole permet d'avoir une vue certes orientée, mais à peu près globale du problème. Les acteurs sont excellents, Clooney en tête et la musique du français Desplat sert à merveille les images. Le compositeurs sort de ses harmonies classiques que l'on pouvait entrendre depuis Une Chance sur Deux de Leconte jusque Otage de Siri en passant par La Jeune Fille à la Perle, pour nous servir un score oriental initmiste qui fait parfois penser au Gregson Williams de Kingdom of Heaven, mais sans les effets grandiloquents typiques des compositeurs de Media Venture.

Le film est parfois difficile à suivre à cause du foisonnement de points de vue, mais dans l'ensemble c'est sacrément bien vu.

Je conseille ce film à tous ceux qui ont envie de voir un film esthétiquement réussi (malgré un certain maque d'ambition pour sortir du Traffic-like), qui nécessite de faire un peu fonctionner ses neurones et qui ne vous mettra pas la joie au coeur.

Pour tout vous dire, à la fin j'avais presque la gerbe à cause de tous ces magouillages qui se font au dépens des plus faibles, comme toujours, mais aussi une rage face à notre impuissance à faire changer les choses.

Un film à voir.

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