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Découverte : The Classical Conspiracy par Epica


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Allez savoir comment, c'est parce que je cherchais des choses sur l'utilisation de l'orgue dans la musique symphonique que je passe d'un extrait du traité d'orchestration de Rimsky-Korsakov à la présentation d'un album intitulé "The Classical Conspiracy" par Epica. Intrigué par le nom de la deuxième piste, et parce que ma sœur, grande fan de métal, m'avait plusieurs fois parlé de ce groupe je décide donc d'aller chercher un stream pour voir de quoi il retourne. Appliquant donc la suggestion que j'avais faite dans un thread de cette zone je me lance donc sans plus attendre dans la présentation de cet opus.

Après un court instant ou l'Orchestre s'accorde et chauffe ses instruments débute la première piste de l'album, Palladium, et la première bonne surprise de cet opus. La pièce reposant sur une mélodie assez simple est plutôt bien voir très bien orchestrée puisqu'elle utilise intelligemment les divers timbres de l'orchestre afin de recréer une belle illusion de profondeur et d' espace. Elle se paye même le luxe de prendre des airs de musique de film ou de jeux vidéo, ce qui m'a fait m'interroger un certain temps pour essayer de me souvenir d'où elle était tirée. Il semble qu'il s'agisse d'une composition originale du groupe, dont l'œuvre m'est assez peu connue. Si cela s'avère exact Epica peut se permettre d'aller donner des leçons à certains compositeurs contemporains...

Les choses se gâtent avec la deuxième piste, Dies Irae, reprise de la Messe de Requiem de l'Italien Giuseppe Verdi. Dès l'entrée l'ensemble manque de profondeur et puissance en raison du faible effectif de la formation musicale employée. En effet pour interpréter cette pièce, il faut plus d'une centaine de musiciens dont beaucoup de choristes. Ce morceau a pour thème l'Apocalypse et décrit le jour du Jugement Dernier, et Verdi dans sa messe a choisi de multiplier les effets orchestraux de manière a terroriser son auditoire. Il faut garder à l'esprit que ce requiem a été écrit comme un opéra dramatique et que son Dies Irae (jour de colère en latin) est d'une violence extrême. Ce qu'on ne retrouve pas dans la version d'Epica, elle accuse un cruel manque de profondeur et de densité. A leur décharge ils s'attaquent là à un grand maitre de l'Opéra Italien et si vous cherchez parmi les enregistrements classiques vous trouverez également pas mal de versions qui échoue cruellement à interpréter correctement cette œuvre.

Ombra Mai Fu, reprise d'un aria de l'opéra Xerxes de Handel marque une petite pause dans cette album, je pense qu'il y avait ici volonté de faire jouer à ce morceau le rôle de mouvement lent dans les symphonies, et en toute honnêteté je connais assez mal cette œuvre mais l'exécution proposée ici est étonnement baroque. La chanteuse, qui si j'ai bien compris est celle d'Epica, montre des capacités vocales intéressantes.

La quatrième piste de l'album est une adaptation de l'Adagio du premier mouvement de la 9ème Symphonie de Antonin Dvorák, "Du Nouveau Monde". La encore c'est une pièce assez célèbre du répertoire, reprise d'innombrables fois entre autres par Therion ou John Williams qui s'en inspire dans Jaws. Même si les effets orchestraux sont parfois largement exagérés dans cette exécution, l'étonnant mariage avec les guitares électriques fonctionne assez bien. Cette symphonie parle des grands espaces Américain et assez étonnement Epica et l'orchestre arrivent assez bien à nous les faire entrevoir.

La cinquième piste nous fait quitter le répertoire classique et va explorer les musiques de film, en nous proposant un le générique titre du film Spiderman d'après la score de Danny Elfman. Pour être honnête j'ai trouvé cette version complètement ratée, l'usage des guitares et de la batterie rend le thème confus et nuit fortement à la partie des cordes qui est censée être centrale. C'est triste à dire mais c'est quand la guitare et la batterie s'arrêtent vers la fin qu'on profite des dernières seconde du thème.

En 6ème on trouve le Presto, 3ème mouvement de l'Estate (l'été) deuxième des Quatre Saisons de Vivaldi. Malheureusement c'est à une bande d'ignards qu'Epica a fait appel. Comme beaucoup d'orchestres habitués à jouer le répertoire classique ils ne savent pas jouer cette pièce baroque comme elle devrait l'être. Et ce reproche je le fait à presque tous les enregistrement des Quatre Saisons que j'ai entendu. En effet, ce mouvement décrit un orage, le quatuor à cordes devrait donc imiter les vents et la grêle/pluie. Et cette version, comme une écrasante majorité des versions classiques que j'ai entendu est trop sage. Je vais certainement faire hurler les "spécialistes" mais à mon humble avis ça devrait être joué comme le font Giugliano Carmignola et l'Orchestre de Chambre de Venise dirigés par Andrea Marcon (http://www.amazon.fr...74575995&sr=1-1) A noter que dans cette version d'Epica la batterie ne sert à rien.

La septième piste traverse l'Oural et va revisiter l'Ouverture du ballet Roméo et Juliette par Sergeï Prokofiev. D'entrée le groupe a viré l'intro littéralement terrorisante usuellement jouée à un volume très élevée pour passer directement au thème. La encore le tempo est faiblard, et donc de fait le résultat n'a pas le dynamisme de l'original mais cette version est quand même intéressante. A dire vrai je suis assez étonné de devoir dire d'un groupe de métal qu'il manque de dynamisme!

Comme Metallica, Epica s'attaque à la Marche Impériale de John Williams. Et cette version est largement meilleure que celle de leurs confrères. Pas grand chose à en dire si ce n'est que assez étonnement la guitare s'intègre bien dans le thème de Williams. La batteire beaucoup trop agressive clairement moins. Juste pour faire mon puriste je dirais que le tempo général est légèrement trop rapide, si bien que la musique ne sonne pas assez. Je serai d'une assez mauvaise foi si je ne disais pas qu'au fond on s'en fout!

La neuvième piste retourne voir Vivaldi il me semble, avec le premier mouvement du Sabat Mater. J'ai du mal à me prononcer car comme pour un requiem il y a énormément de versions différentes par beaucoup d'auteurs. Il me semble que cette version est de Vivaldi mais je n'en suis pas certain. N'aimant pas beaucoup cette pièce j'en parlerai le moins possible. Version somme toute assez conventionnelle je dirais simplement.

Unholy Trinity, est je crois, encore une composition originale de Epica. Et comme la première piste c'est bien orchestré. Comme Palladium elle a des airs de musique à programme et utilise intelligemment son orchestre. Ma préférence est tout de même pour Palladium parce que cette Trinity m'a semblé manquer de variations.

In The hall of the Mountain King est extraite de Peer Gynt par le Norvégien Edvard Grieg. Un peu courte cette version commence bien, on débranche l'ampli pour imiter l'introduction jouée "pizzicato" par le quatuor à cordes. Mais passée cette introduction l'accélération perd le tonus de l'original, à cause tout simplement de l'absence du chœur. C'est bien dommage.

La douzième piste retourne au cinéma en proposant un medley de Pirates des Caraïbes, par Klauss Badelt. A bien écouter le batteur fait parfois des choses étranges au niveau du rythme, c'est choquant parce qu'il ne suit pas forcément les cadences imposées par la mélodie en elle même. C'est parfois le cas dans d'autres pistes de l'album mais très étrangement c'est ici que ça m'a le plus choqué. Mais globalement je trouve que c'est plus l'orchestre qui a du mal. Le mariage entre l'orchestre symphonique et la guitare électrique fonctionne la encore étonnamment bien. Après cette piste il n'y a plus que des compositions de Epica. Même après plus de 4 heures passées à écouter ce premier CD j'ai été incapable de comprendre les raisons du choix et de l'enchainement de ces pistes. Elles n'ont finalement que peu en commun et forment un assemblage assez éclectique.

S'enchainent donc ensuite Indigo, The Last Crusade, Sensorium, Quietus, Chasing the Dragon et Feint. Si Indigo ne devait pas être immédiatement suivie de The Last Crusade c'est bien elle que j'aurais choisi comme première piste parce que je lui trouve un caractère introductif. C'est bien dans ces cinq dernières pistes que l'orchestre m'a semblé sous-utilisé. Normal me direz vous, c'est un groupe de métal avant tout... je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter le deuxième CD mais globalement j'ai trouvé cet album bien sympatoche, ce qui constitue pour moi une véritable première approche du métal symphonique. Croyez le ou non mais je vais tanner ma soeur pour qu'elle se le procure.

Pour ceux qui connaissent déjà cet album je vous encourage à aller écouter les originaux et pour ceux qui ne connaissent pas grouillez vous donc d'aller combler cette lacune!

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A ma connaissance, le seul album "pas métal" d'Epica est The score : An Epic Journey (qui pourrait éventuellement te plaire, Don Angelo) et Palladium ne fait pas partie de sa tracklist, contrairement à Unholy Trinity, ce qui me fait penser que Palladium n'est pas une composition du groupe (maintenant, je ne suis pas fan au point de connaitre la totalité de leur discographie sur le bout des doigts).

Concernant le côté introductif d'Indigo, c'est normal, il s'agit de la piste d'introduction de l'album Divine Conspiracy :D

Et puis, il est normal que la partie "classique" et "métal" rendent bien ensemble, c'est quand même le concept de base d'Epica que de marier ces genres :D

J'ai bien aimé moi aussi cet album, mais plus pour l'interprétation live des morceaux du groupe (Quietus et Sensorium sont franchement bons... probablement mes morceaux préférés du groupe).

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Et ben je ne connais pas du tout celui-là, j'ai visiblement pas le niveau pour argumenter non plus ( :D ), mais en tout cas tu m'as donné envie d'écouter pour voir (hum ... sans commentaire) ce que ça donne; Je vais en parler à mon "fournisseur" de métal :D

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Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'avoir un "certain niveau" pour causer de musique. Sauf si bien sur on a été élevé à la culture "Tokyo Hotel/Michael Vendetta" n'importe qui est largement capable de dépasser le stade kikoulollesque de la conversation "c'est trop bien" sans avoir 30 ans d'études poussées en musicologie.

VanisherIII>Je vais demander l'album The Score à ma petite soeur si elle a, et je l'écouterai. Si j'ai bien compris c'est la musique d'un film? A noter qu'il y a pas forcément besoin qu'un album de métal soit très édulcoré pour que ça me plaise!

Pour ce qui est du deuxième CD de cet album j'ai pu écouter et ça m'a plut dans l'ensemble. Bien que je sois particulièrement difficile et chiant, mais bon ça vous l'aviez déjà remarqué!

Soit dit en passant il est bien dommage qu'on ne puisse pas éditer les premiers post d'un thread, et à la vue du grand nombre de fautes de syntaxe et d'orthographe que j'y ai fait c'est énervant! Voila qui m'apprendra à mieux me relire quand je poste à des heures tardives!

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Don_Angelo >

Je vais demander l'album The Score à ma petite soeur si elle a, et je l'écouterai. Si j'ai bien compris c'est la musique d'un film?

The score n'est pas la BO d'un film à proprement parler (enfin, pas à ma connaissance, du moins), même si l'idée derrière cet album était de faire une "musique de film".

Il en résulte au final une musique orchestrale assez sympathique mais relativement en marge du reste de l'oeuvre du groupe. Là, le métal n'est pas édulcoré... il n'y a carrément plus de métal du tout dans cet album-là (à part peut-être sur le dernier morceau... et encore...).

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