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Et vous, que faisiez-vous ?

tbr

Par tbr,
dans L'arbre à Palabres

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tbr

tbr 13

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Le titre d'un thread à succès dit "Tout l'monde s'en fout"

... mais moi, là, j'm'en fous pas.

Il y a 20ans, j'y étais. Comme on dit, "je protégeais la démocratie occidentale"... avec mon saxophone baryton (et accessoirement avec un mortier lourd de 120mm).

J'ai passé un an à Berlin (conscription oblige : bidasse), entre août 1988 et fin juillet 1989 donc je peux prétendre dire ce qu'était l'influence de ce mur (de CES murs, devrais-je dire) sur la vie des Berlinois, sur ma vie là-bas. Berlin restera pour moi LA ville la plus intrigante, magique, énergique, créatrice, mystérieuse, folle de toutes celles (grandes) où j'ai vécu ou que j'ai visitées le temps qu'il faut pour s'en imprégner suffisamment.

Berlin-ouest, c'était une perpétuelle effervescence qui fait passer Paris pour une ville morte. Berlin-ouest, c'était le création débridée à tous les niveaux (peinture, musique, happenings, etc.). Berlin-ouest, c'était "ambiance échange d'agents secrets", CIA, KGB, surveillance, petits frissons marrants parce qu'on se fait des idées fausses. Berlin-ouest, c'était de longues balades le long du mur et parfois, de belles routes au milieu de la campagne (dans Berlin, ville très verte en ce temps-là) coupées abruptement... par le mur. Bref, Berlin-ouest était inimitable. Berlin-ouest enfin, c'était le melting-pot des cultures : du pur jus english dans la quartier anglais, tout en était imprégné; du bon bourrin amerloque avec grosse bagnole américaine dans le quartier... US -- et ses PX où l'on trouvait véritablement ce qu'aucun magasin en dur en France ne saura jamais fournir --; et la France et son petit aspect, son aspect "petit" coq qui gonfle les plumes mais n'a rien en-dessous.

Berlin-ouest, c'était aussi les manoeuvres inter-alliés, comprenez Franco-americano-anglaises, pour foutre la trouille aux "rouges" qui, de toute façon, nous aurait fichue la pâtée étant donnée leur large supériorité en nombre. Berlin-ouest, c'était aussi des manoeuvres plus "cool", "FOMECBOTé" (aka "maquillé" à la truelle) et armé jusqu'aux dents prêts à bondir... avec des balles à blanc. Super en cas d'attaque réelle. Toute la France quoi.

Berlin-ouest, c'était enfin -- parce qu'il faut bien conclure de ce côté du mur -- les américains qui avoinaient leurs anciens camions à la 12/7 durant des heures, et nous qui crachions 3 salves de 10 sur un vieux Mercedes rouillé avant de devoir ramasser et compter nos douilles.

Berlin-est, pour y avoir été 3 ou 4 fois, c'était morne, triste, uniforme, blafard même en plein jour. Berlin-est, c'était un bond en arrière à la fin de la 2ème guerre mondiale (par rapport aux années 90 quasiment puisque j'en suis parti en 89). Berlin-est, c'était les maisons limitrophes du mur depuis longtemps vidées de leurs habitants. Berlin-et, c'était des rues dont les immeubles étaient encore criblés des projectiles de la guerre 39-45. Berlin-est c'était les Berlinois qui nous signifiaient par geste discret qu'on leur refile le verre de bière consigné : un bon pourboire pour eux, une pécadille pour nous. Berlin-est, c'était la razzia dans les magasins de photos puisque, je le rappelle pour ceux qui n'ont pas connu cette période, Praktica était est-allemand et Zeiss, célèbre usine d'optique avec aussi une filiale à Iena, en ex-RDA, et que tout ça, c'était peanuts pour nos dépenses. Berlin-est, c'était au final absolument pas le lieu où l'on aurait aimé vivre mais c'était si peu cher que c'en était indécent. Un peu comme si votre euro payait une semaine d'hôtel **** tout confort, bouffe et masseuses comprises.

Le temps est passé depuis, 20 années, mais il est toujours instructif de (se) rappeler comment était le "Mur" de Berlin et cette animation 3D, ma foi assez bien foutue, le montre bien :

http://www.dw-world.de/popups/popup_single_mediaplayer/0,,4418631_type_video_struct_11820_contentId_4442332,00.html

Et vous, il y a 20 ans -- pour ceux qui avait l'âge suffisant --, que faisiez-vous ?

Racontez un événement marquant de votre vie si vous le voulez. B)

NB: Il y a d'autres murs (ou frontières stupides) qui rappellent que ceux-ci commencent dans l'esprit de certains idéologues pour se concrétiser au détriment de tous.

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octo

octo 2

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Et bien moi en 89, j'étais en cm2 et on se préparait à fêter le bi-centenaire de la révolution française. Je crois que je ne savais même pas qu'il y avait le Mur à Berlin, mais je me souviendrais toujours du moment où il est tombé, à ce moment là j'étais passé en 6ème.

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Carambar

Carambar 18

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J'étais au lycée, au début de ma terminale scientifique. Je me souviens de l'événement, abondamment commenté dans ma classe, comme une "branlée foutue à ces pourceaux de soviétiques", non parce que mes congénères se souciaient le moins du monde des allemands (qui était encore "l'ennemi"), mais qu'ils étaient adeptes de la pensée unique en répétant sans comprendre ce que disaient leurs parents, et qu'il était de bon ton d'être de l'avis le plus répandu. Leur pensée se résumait à : "Eux = Mordor, Nous, les pays capitalistes = Le pays des Elfes". Et pour faire encore référence à Tolkien, ils avaient ce côté conformiste et détestable des Hobbits qui estiment que les "gens biens" sont ceux dont on connaît l'avis sur n'importe quelle question sans même devoir le leur demander.

Incidemment, je viens de me souvenir qu'à l'époque je me suis demandé ce que donnerait cette chute du mur, 20 ans après...

Mais je ne suis jamais allé à Berlin, et j'aimerais bien voir des photos comparatives avant/maintenant.

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Carambar

Carambar 18

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j'ai déjà du mal à me rappeller ce que j'ai fait au début de la semaine' date=' alors en 89 !

:)[/quote']

Sûrement en train de construire un Cray avec un meccano :D

C'est marrant, ce sujet, qui fait réaliser qu'il y a 20 ans certains ici étaient déjà presque dans la vie active, alors que d'autres étaient au biberon, aux legos, ou en 6e...

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tbr

tbr 13

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Comme je constate que vous vous focalisez sur 1989 (et Berlin), je suis obligé de vous rappeler ce que j'ai écrit :

"Racontez un événement marquant de votre vie si vous le voulez"

Cela signifie n'importe quelle date qui vous a marquée particulièrement.

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Marmotte

Marmotte 0

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Novembre 89 : Je rentrais en terminale D, j'allais avoir 18 ans et j'avais plein de rêves certainement entretenus par ma famille... (Le fameux " Passe le bac d'abord " et la vie formidable qui irait forcément avec !)

En 1ère, on avait vus la guerre froide en cours d'histoire et je comprenais - enfin - les infos... Je pense que la chute du mur s'est ajoutée à mon enthousiasme général de l'époque sans pour autant en avoir de souvenirs précis : je ne me souviens pas, par exemple, d'aucunes discussions en classe sur le sujet...

En informatique aussi, c'était la découverte : l'Amstrad CPC que je bidouillais de plus en plus (les DATA à taper !), les fanzines (Ah Runstrad !), Amstrad 100 %, mes passages à la Poste pour envoyer des disquettes 3 pouces qui me revenaient remplies (À l'époque, le téléchargement c'était ça !)

Un an plus tard, j'avais le bac (Le jour des résultats correspond aussi à la sortie du numéro d'ACPC de juillet-août et les deux " évènements " restent attachés dans ma mémoire), reçu quelques baffes au figuré et déjà beaucoup moins d'illusions...

20 ans après le cynisme a remplacé tout cela...

(Putain de temps non ?)

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Carambar

Carambar 18

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Novembre 89 : Je rentrais en terminale D' date=' j'allais avoir 18 ans et j'avais plein de rêves certainement entretenus par ma famille... (Le fameux " Passe le bac d'abord " et la vie formidable qui irait forcément avec !)

En 1ère, on avait vus la guerre froide en cours d'histoire et je comprenais - enfin - les infos... Je pense que la chute du mur s'est ajoutée à mon enthousiasme général de l'époque sans pour autant en avoir de souvenirs précis : je ne me souviens pas, par exemple, d'aucunes discussions en classe sur le sujet...

En informatique aussi, c'était la découverte : l'Amstrad CPC que je bidouillais de plus en plus (les DATA à taper !), les fanzines (Ah Runstrad !), Amstrad 100 %, mes passages à la Poste pour envoyer des disquettes 3 pouces qui me revenaient remplies (À l'époque, le téléchargement c'était ça !)

Un an plus tard, j'avais le bac (Le jour des résultats correspond aussi à la sortie du numéro d'ACPC de juillet-août et les deux " évènements " restent attachés dans ma mémoire), reçu quelques baffes au figuré et déjà beaucoup moins d'illusions...

20 ans après le cynisme a remplacé tout cela...

(Putain de temps non ?)[/quote']

Terminale D en 1989-90, Amstrad 100%, rêves de jeunesse et cynisme actuel, et ainsi de suite... J'ai toujours su qu'on m'avait séparé de mon frère jumeau à la naissance.

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nworr

nworr 0

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Pour le 11/09 je me souviens que j'étais chez moi avec mon frère, une semaine avant ma rentrée en 2ème année d'IUT. Je regardais la télé et "Ho tiens un avion c'est écrasé sur une tour" ...

Un peu plus tard, re-télé, "Quoi encore cet avion ?" et finalement prise de conscience : 2 avions, attaque terroriste, etc.

D'une manière plus personnelle, je garde un souvenir assez confus mais tendre de la journée où j'ai embrassé celle qui reste ma meilleure ex : nos discussions, la partie de Guitar Hero, le resto, le bisous, la passion.

Ca fait sûrement très niais, mais je me damnerais pour la revivre.

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Don_Angelo

Don_Angelo 27

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En novembre 1989 j'avais fêté quelques mois auparavant mon premier anniversaire. Rien de bien marquant donc.

C'est à Noël en 1995 que j'ai découvert l'informatique, et quelques mois plus tard la programmation en Basic, avec un interpréteur où numéroter les lignes étaient nécessaire pour ensuite appeler des commandes pour insérer ou modifier des lignes. J'ai vite compris que j'avais intérêt à les numéroter par 10 puis par 100 voir 1 000 alors que la complexité de ce que j'écrivais devenait de plus en plus grande. J'ai du vite arrêter parce que je n'avais pas encore le bagage nécessaire pour aller plus loin. Je m'étais néanmoins promis de reprendre quelques années après.

C'est à peu près à la même période que je me suis découvert une véritable passion pour la musique classique. En ce temps la je venais de découvrir le conte Casse-Noisette, et quelques semaines plus tard le ballet du même nom par Tchaïkovsky. Ensuite ce fut Pierre et le Loup de Prokofiev et je m'endormais au son du Carnaval des Animaux de Saint-Saëns. Plus tard il y eut quelques valses viennoises de la famille Strauss et encore un russe, Shostakovitch. Et c'est en 1997 que je suis tombé dedans: La guerre des étoiles. A l'occasion du 20ème anniversaire du premier film, ils sortaient en VHS et étaient diffusés à la télévision l'Empire contre-attaque et le retour du Jedi. La partition de J. Williams s'est gravée dans ma tête. Le lendemain dans la cour de récré il y avait plus de Luke Skywalker que je ne pouvais en compter récitant à qui voulait l'entendre les dialogues mémorisés la veille. En attendant que mes parents ne m'offrent le coffret VHS j'avais emprunté l'album des musiques du film et j'ai écouté la copie cassette jusqu'à ce que la bande en soit inutilisable. J'étais juste fasciné par cette saga. Ensuite il y a eu la menace fantôme, mais ce n'était plus pareil déjà.

J'entrais au collège quand j'ai retouché à la prog, Internet m'a bien aidé à apprendre en autodidacte, ce qui a eu de drôles d'impacts. Je m'étais fait tête de turc d'une bonne partie de ma classe en 5ème lorsque j'ai répondu Karajan à la question "t'écoutes quoi?". Les gosses c’est parfois cruel à cet âge là. Cette même année j’ai quitté le conservatoire, je voulais faire une pause, et je m’étais promis d’y retourner quand le moment serait venu. Je n’y suis jamais retourné, et aujourd’hui la liste d’attente est de 3 ans considérant mon âge. Arrivé au lycée j'ai du retaper mon année de seconde parce que j'avais découvert Code® que je lisais avec grand soin et qu'en cours de maths je pondais du code. Imaginez la tête du prof lorsque passant dans les rangs il voit du code PHP griffonné et des pages imprimées de Nexen dans mon cahier de cours de Maths. Je lisais aussi beaucoup d'articles de bio et des ouvrages traitant de médecine parce que je croyais naïvement que j'en ferai mon métier. C'était avant de découvrir la dure réalité du Numerus Clausus et de voir des amis dégouttés à vie des études aller se chercher un taff à McDo ou dans des SSII après avoir foiré deux années de médecine alors que d'autres l'avaient eu on ne sait trop comment. C'est donc en septembre 2007, dossier en main, après avoir été affecté à Paris 11 par le SADEP, que devant la porte du secrétariat j'ai, tourné les talons et que j'ai vu une affiche pour les inscriptions au portail Maths Physique Informatique. Sans trop réfléchir je suis revenu chez moi avec un dossier que j’ai rempli et rendu le lendemain, une des plus grosses conneries de mon existence.

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Carambar

Carambar 18

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Don_Angelo> Ca me rappelle mes aventures basiques sur CPC, ça :)

Le 19/06/1986 : j'étais en fin de 4e, sur le point de quitter les Yvelines pour déménager dans les Bouches du Rhône... Et quitter les meilleurs potes que j'ai peut-être eu de toute ma vie (Même si je corresponds toujours avec l'un d'eux).

Le 11/09/2001 : j'étais en arrêt de travail ce jour-là. Ne voulant pas m'écouter, je m'efforçais de faire un peu de rangement en écoutant la radio. Je ne croyais pas la nouvelle, alors j'ai allumé la télé, et les images me paraissaient aussi irréelles que si j'avais assisté à la radio-diffusion de la Guerre des Mondes par Orson Welles... D'abord une tour déjà touchée, puis qui s'effondre. Et un peu plus tard, et toujours en direct, la seconde tour. Irréel.

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Invité

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Tiens le 11.09 je me souviens de la façon dont je l'ai appris, je rentrais du collège ma mère m'a posé une question étrange:

"Tu te rappelle quand on est allés sur le world trade center?

-oui, pourquoi?

-parce qu'elle n'existent plus."

Instant de réflexion (c'est quand même pas facile à faire disparaitre deux grands buildings..), puis j'ai compris ce qui c'était passé.

Pour novembre 89, j'avais encore un age négatif ^^'

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