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Chambre avec vue sur Mercure


piotr

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mercury03_messenger.jpg

Cela fait maintenant quelques jours que la sonde MESSENGER est passée au plus près de Mercure, qui je vous le rappelle est la planète la plus proche du soleil, avec une distance au soleil qui oscille entre 70 et 46 millions de kilomètres, ce qui fait que depuis la Terre, Mercure n'est jamais bien loin du Soleil dans notre ciel, ce qui rend son observation particulièrement difficile. Les téléscopes, Hubble et Spitzer y compris, ne peuvent le plus souvent même pas s'approcher dans la zone où se trouve Mercure pour l'observer.

Seule la sonde Mariner 10 il y a 30 ans a pu nous ramener quelques images de la surface de Mercure, avec les limitations techniques de l'époque. Au surplus, la rotation de Mercure sur lui-même étant très lente, on n'a pu avoir une couverture d'image très incomplète. C'est pour cette raison qu'en 2004 fut lancée la sonde MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry and Ranging) afin de combler nos lacunes, et recueillir des données. À terme, les analyses fondées sur ces données nous permettront d'affiner un peu plus nos modèles de formation planétaire ainsi que celle du système solaire, principalement.

Le voyage vers Mercure fut long car la sonde utilise une trajectoire dite de catapulte gravitationnelle, qui si elle est économe en carburant, l'est nettement moins en termes de temps de parcours. Ce passage du 15 janvier dernier n'est destiné qu'à façonner l'orbite définitive pour une insertion qui n'aura lieu qu'en 2011 afin d'étudier dans le détail cette planète.

Néanmoins, la sonde MESSENGER a d'ores et déjà pu prendre un certain nombre d'images grâce à son appareil photo grand angle, mais également des prises de vue à plus fort grossissement dans le but de faire des mosaïques en haute résolution.

Depuis quelques jours donc, les images de Mercure nous proviennent directement au fur et à mesure de leur traitement, et nous ont révélé une partie de Mercure que personne n'avait vu jusqu'alors, même pas lors du passage de Mariner 10

http://messenger.jhuapl.edu/gallery/sciencePhotos/index.php

Comme on le savait déjà, Mercure est un monde désolé, constellé de cratères d'impact, et ressemble fortement par certains aspects à la Lune. Mercure se distingue cependant de notre satellite par une densité bien plus élevée, et un des buts de la mission est de l'expliquer. La photo en début de ce sujet illustre ce à quoi ressemble l'horizon mercurien, aride et dénué d'atmospère.

Pour l'instant, on a pas trouvé grand chose d'extrêmement surprenant, mais l'analyse des clichés promet de révéler certaines caractéristiques inhabituelles, comme cet espèce d'effondrement en forme de haricot au fond d'un cratère :

phone_crater.png?1200948579

Certes, Mercure peut sembler particulièrement morne et monotone, et ressembler beaucoup à la Lune, ou même Ganymède (satellite de Jupiter) par certains aspects, mais toute l'exploration spatiale montre qu'à chaque programme, il y a une découverte, ou des surprises qui viennent bousculer nos idées reçues ou balayer les prévisions sur une température, une durée, une taille, une masse. Il n'y a pas de raison que ce soit différent sur Mercure.

Comme avec les grands programmes d'exploration précédents tels que Magellan pour Vénus, les rovers martiens, ou Cassini-Huygens vers Saturne et Titan, il est louable de la part des éminences grises en charge de se programme de distiller pour le public des données à caractère scientifique en même temps qu'eux même travaillent dessus. Le site du JHUAPL regorge d'images et est mis à jour en permanence.

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Tiens marrant, j'aurais pensé qu'elle serait plutôt rougeaude :D (surement parce qu'il peut y faire très chaud dixit le neophyte).. ou très froid d'après ce qu'on peut lire là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mercure_(plan%C3%A8te)#Temp.C3.A9rature_et_lumi.C3.A8re_du_Soleil

EDIT : bizarre mon lien me renvoie sur le post ?? http://fr.wikipedia.org/wiki/Mercure_(plan%C3%A8te)#Temp.C3.A9rature_et_lumi.C3.A8re_du_Soleil

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Quand je vais au Mercure, je demande souvent une chambre avec vue, mais même quand c 'est avec vue sur les pubelles j'ai rarement un paysage aussi désolé ...

T'es sur qu'ils ne se sont pas trompés et que la sonde ne tourne pas autour de la lune ? J'aurais pensé que, si pres du soleil, mercure aurait un autre visage ...

...

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Pour ce qui est des zones d'ombre éternelle et de présence de glace d'eau, d'après ce que je sais, les données actuelles ne nous permettent pas de se prononcer avec certitude. C'est sans doute un des points que Messenger éclaircira.

Loone : c'est une des incongruités du système solaire :D Pour d'autres systèmes stellaires situés autour d'étoiles lointaines, autres que notre soleil donc, il existe une catégorie de planète que l'on appelle les "Jupiter chauds", et qui doivent leur nom non pas au côté chaud de la pince de ce bon Jupiter, mais au fait qu'elles soient des géantes gazeuses, parfois 2 ou 3 fois grosses comme Jupiter, et qui orbitent très très près de leur étoile. Et celles là prennent cher, avec des températures de surface de l'ordre de 2300 °C environ. Autant dire que Mercure à côté c'est de la petite bière. De tels systèmes planétaires sont découverts par le biais de l'analyse du spectre des étoiles, les baisses de luminosité quand ces planètes passent devant, etc. Cela revient tout de même à essayer d'observer une balle de tennis situé à 30 cm d'un projecteur de DCA. Le tout à environ 10 kilomètres, et avec une paire de jumelles.

Il est certain que Mercure ressemble beaucoup à la Lune, principalement par sa surface constellée de cratères. En revanche, la Lune présente des mers (en fait de mers ces grandes étendues sombres) sur sa face visible, alors que sa face cachée en est presque dépourvue, celles qu'il y a sont beaucoup plus petites.

Carambar : ha ha c'est clair que le coup de soleil risque d'être pour le coup réellement gratiné sur Mercure. Avec un soleil qui apparaît énorme dans le ciel et une rotation très lente, c'est de la cuisson rapide. D'ailleurs la sonde est dotée d'un rideau (si si) destinée à la protéger des rayons cosmiques agressifs. Dans l'espace, il n'y a rien pour protéger des radiations solaires, notamment les UV, les rayons X et les rayons gamma, qui sont de jolies saloperies.

62053main_mess-payload1.jpg

La sonde tourne d'ailleurs grâce à des processeurs renforcés contre les radiations, des RAD6000 ( cf. http://en.wikipedia.org/wiki/IBM_RAD6000 ) à $ 300 000 pièce. Duh.

Par contre, je doute (mais j'espère me planter) de l'intérêt d'établir une base sur Mercure. On a déjà du mal à se décider pour en faire une sur Mars et en refaire une sur la Lune, alors Mercure ...

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/me retourne regarder Riddick's Chronicles, pour se remémorer à quel point, parfois, le soleil, c'est pas ton ami !!

Sinon, concernant les procos embarqués dans les missions spatiales, ce sont souvent des processeurs "blindés" comme cité par piotr, ou des processeurs type 386. Pas besoin d'hyperthreading pour aller dans l'espace :D

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