tbr 13 Posté(e) le 7 décembre 2007 Partager Posté(e) le 7 décembre 2007 Mais, mais... qui est donc ce type, vous demandez-vous ? Et surtout, que vient donc faire sa photo dans la rubrique "littérature & BD" ? Simple ! Ce type, Roberto Saviano, risque de mourir à chaque instant si plus personne ne parlera plus de lui et de ce qu'il vient de commettre : un livre... Mais alors, quel livre mes amis ! Gomorra (couverture, version française) (la couverture originale) Faisant totalement fi de l'omerta, "Gomorra" soumet les noms, les actions, les objectifs de la camorra, cette entité maffieuse napolitaine à chacun de nous, le tout dans un style absolument prodigieux et explosif. Les critiques [evene]La note evene : 5/5La note evene : 5/5 par Mikaël Demets Après le ‘Cosa Nostra’ de John Dickie, référence sur la mafia sicilienne, ‘Gomorra’ s’avère tout aussi important, à propos cette fois de la Camorra, la mafia napolitaine. Avec ceci comme différence que l’essai de Roberto Saviano est aussi épidermique et impliqué que celui de Dickie était minutieux et universitaire. Loin de lui ôter de la crédibilité, cette implication de Saviano dans son sujet donne à ‘Gomorra’ une force dévastatrice, et l’écriture du jeune homme, qui n’a même pas trente ans, porte en elle toute la hargne, le désespoir et le courage de son auteur. Né à Naples dans les quartiers pauvres, Roberto Saviano a vécu les chantiers épuisants, le débarquement nocturne de caisses de marchandises illicites. Son récit n’est toutefois pas celui d’un camorriste, plutôt celui d’un type au coeur de l’action sans le vouloir qui, alors que tout le monde est sur son siège à regarder le spectacle, se trouve assis au milieu de la scène du théâtre. Du rapport entre les marques de luxe et les ateliers de couture de la Campanie, du trafic de drogue, un classique, au béton, un classique mafieux, en passant par l’extraordinaire histoire de ces déchets qui valent de l’or, Saviano nous entraîne sur ses pas, dans une cité cauchemardesque, où la violence et la mort dominent tout. Car contrairement à la discrète chape de plomb sicilienne, la Camorra, elle, ostentatoire et décomplexée, utilise ses plombs à la moindre occasion. Sans suivre de parcours fléché, l’auteur parvient à dresser un tableau effrayant et exhaustif du ‘Système’, parlant de son histoire, de son fonctionnement et même de sa culture en évoquant les femmes et le cinéma. Son écriture se mue en cri, et à ce titre certains passages sur la peur quotidienne ou sur son envie de justice prennent aux tripes. La justesse des mots, la violence latente de sa plume font de ce “Gomorrhe” non seulement un essai instructif au possible, mais aussi un livre intense, qui laisse abasourdi. Autre critique. Bref, parler de Roberto Saviano, de son livre "Gomorra", c'est lui assurer la vie. Je viens de le commencer : les premières lignes du livre sont déjà terribles. Extrait : "Le conteneur oscillait tandis que la grue le transportait jusqu'au bateau. Comme s'il flottait dans l'air. Le sprider, le mécanisme qui les reliait, ne parvenait pas à dompter le mouvement. Soudain, les portes mal fermées s'ouvrirent et des dizaines de corps tombèrent. On aurait dit des mannequins. Mais lorsqu'ils heurtaient le sol, les têtes se brisaient bien comme des crânes. car c'était des crânes." Je ne peux donc que vous le conseiller. A côté, Mario Puzzo, c'est Arlequin. Lien d'achat (amazon.fr) Lien à poster
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