tbr 13 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Ceci ne se passe pas en France mais il est très possible que cette situation se présente un jour : Bref, pour avoir donné son avis sur un jeu vidéo - Kane & Lynch - qu'il a jugé "très moyen, pour ne pas dire raté [...]", avec des "personnages laids, des dialogues vulgaires, un gameplay bancal, etc…", le rédacteur en chef de Gamespot.com, Jeff Gerstmann, s'est tout bonnement et simplement fait virer... par EIDOS. Ce qui suit est mon avis. Epargnez-vous de le lire si vous n'en avez pas le courage : A force de lire des magazines spécialisés où se mélangent dangereusement les articles de fond sur certains thèmes, les "publi-information" qu'on peut confondre parfois avec d'autres articles, des pseudo tests commandés en réalité par tel ou tel annonceur/fabricants, on est en droit de se demander où se trouve le journalisme. Comble de tout : lorsque l'éditeur du magazine reçoit de larges financements de la part de certains pour "fermer la gueule" de ses journalistes sur les sujets qui fâchent. Voire, lorsque certains autres "journalistes" sont récompensé(e)s par des voyages dits "d'étude" - de préférence "où le soleil brille et l'eau de la mer ou de l'Océan est chaude et transparente" -, on a vraiment atteint alors le summum de la désinformation. Posse-Press avait au moins ce privilège de ne pas cirer les pompes des annonceurs/fabricants, quand bien même - je suppose -, "on" a dû leur (à Romain et à ses collaborateurs/trices ?) faire quelques propositions indécentes pour se taire. Je reconnais là un vrai journaliste au fait qu'il ouvre sa gueule et crie la vérité d'autant plus fort qu'on ne veut la lui fermer, au détriment de sa vie (pour certains) ou, moins grave dirons-nous, de son poste (pour d'autres... pour Jeff Gerstmann). Ceci n'est pas encore arrivé en France ou, tout du moins, on n'en a pas encore entendu parler mais comme il n'existe plus vraiment de frontière infranchissable entre les éditeurs, les annonceurs/fabricants et les rédacteurs/journalistes "opportunistes", je m'attend bien à ce que cela arrive aussi chez nous. Exemple : Bernard Arnault (PDG du groupe LVMH) est déjà possesseur de "la Tribune", journal spécialisé en économie et placement boursiers (pour faire simple). Il rachète alors "les Echos", autre journal spécialisé dans le même domaine, il n'y a pas longtemps... et s'attribue ainsi 100% des journaux spécialisés en la matière DONC 100% des journalistes traîtant des thèmes économiques et boursiers auraient immanquablement été confronté(e)s dans leurs choix à la future situation suivante : "si LVMH, mon boss, plonge, vais-je en parler ?" Arnault a revendu "La Tribune" pour 1€ symbolique, justement pour éviter cette situation mais, qui dit que celui qui l'a rerpis est vraiment indépendant de LVMH (dont Arnault est patron suprême) ? Pour en revenir aux magazines informatiques, il suffit de lire l'OURS - pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, on le trouve souvent sous forme d'un encart en colonne, au début ou à la fin du magazine, dans lequel sont récapitulées les coordonnées de celles et ceux qui l'ont conçu, composé et, important, le nom de l'éditeur. Bref, c'est en quelques sortes l'ADN du magazine - pour apprendre pas mal de choses. En compilant ces infos avec des bases de données professionnelles (souvent payantes) telles que Kompass, etc., on n'est même plus surpris d'apprendre que "machin" de la société "bidule" a demandé à son copain de promo de l'école "truc" à qui il a prêté 75% du fric pour monter son magazine "Chouette" de virer Monsieur kasskouy, journaliste de son état. Il y a de moins en moins de choix réels dans le domaine des magazines en informatique... et ailleurs. Pour preuve exemplaire : les éditions de livres en informatique reproduisent toutes à la virgule près les mêmes textes. Faites vous-même le test en prenant un livre vulgarisateur sur... Dreamweaver. Autre typo, autre couverture, même texte.Presque tous - livres et magazines - parlent des mêmes sujets, avec les mêmes termes. Aucun ne met les pieds dans le plat lorsqu'il s'agit de le faire, au risque de... Bref, je ne lis plus de magazines, pas forcément parce qu'ils seraient mis totalement à la botte de certains annonceurs/patrons d'entreprise, mais parce que je sens qu'il n'y a plus du tout de réelles critiques. Tous les tests sont à 4 ou 5 étoiles sur 5 (ben voyons !). Tous les articles sont interchangeables et lassants... et ils (ces magazines) coûtent surtout une fortune. Pour 6,90 € à 10,50 €, encart publicitaires envahisseurs compris, je trouve que c'est vraiment fort de café... Mais bon, comment faire un bon magazine sans fric ? Et sera-t-il de qualité sans ce fameux nerf de la guerre ? Le journaliste devient-il un sinsitre opportuniste/cireur de chaussures selon l'épaisseur de la liasse de billets ou du voyage d'étude proposé ? ACBM, éditeur libre du magazine "Le Virus Informatique" en a déjà parlé sous la plume alerte de Olivier Aichelbaum. Je ne lis donc plus de magazine parce que Posse-Press n'a pas été remplacé par son équivalent mais je me rattrape sur le Net en faisant mon propre journalisme. Il vaut ce qu'il vaut. Je suis bien conscient de ne chercher QUE ce qui me plaît et non ce qui pourrait ne pas m'arranger. Une forme de sélection inconsciente. Je sais donc que cette "sélection" implique que je ne vois pas tout mais cela me suffit. Voilà, j'en oublie beaucoup mais cela suffit. Dur est le travail de journaliste/auteur spécialisé en informatique. Il doit ménager la chèvre et le chou, rester objectif et parfois, savoir mordre la main de celui qui le nourrit. Amitiés. EDIT > petits correctifs de forme. Lien à poster
Gazus Snake 0 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Topo pour ce qui concerne les magazines musicaux : Si un groupe/label a payé pour avoir un encart de pub dans le magazine, le magazine est obligé de mettre une chronique positive. Le contraire est arrivé dans un Hard'n Heavy. S'en est suivi une contre-chronique disant "que non, en fait il est super bien", par un autre chroniqueur. Ca ne m'étonne même pas de voir que ce genre de choses se retrouvent dans la presse spécialisée dans le Jeu Vidéo. Lien à poster
Sharpshooter 0 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Hum... je me souviens du test de Fog dans PCTeam qui m'avait fait bondir. A mon avis la rédaction a dû avoir quelques milliards placés en Suisse. Lien à poster
UniKorn 2 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Moi, ce qui m'avais choqué dans certains mags, c'est justement que l'on se tapait 3 pubs pour un jeu moyennement noté dans les pages. Lien à poster
Ghost Line 1 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Canard PC, c'est bon, mangez en. Et sinon, ça fait pas mal d'années que ça existe (ça avait été dénoncé, à raison, lors de rachat de Joystick). Lien à poster
Gazus Snake 0 Posté(e) le 2 décembre 2007 Partager Posté(e) le 2 décembre 2007 Moi, ce qui l'avais choqué dans certains mags, c'est justement que l'on se tapait 3 pubs pour un jeu moyennement noté dans les pages. C'est peut-être moi qui suis bizarre, mais je comprend totalement qu'on ne crache pas sur de la pub en plus. Quelque soit le produit, faut quand même gagner des sous, et on va pas cracher dessus, créfieu. Lien à poster
xa_chan 5 Posté(e) le 3 décembre 2007 Partager Posté(e) le 3 décembre 2007 La presse BD est quasiment entièrement possédée par les éditeurs de BD. C'est p'têt pour ça (et quelques chroniques assassines) que jen'ai jamais rien retrouvé après Bédéka... Lien à poster
Wault 6 Posté(e) le 4 décembre 2007 Partager Posté(e) le 4 décembre 2007 Article d'Overgames sur le même sujet, rappelant le cas Driv3r en 2005 : http://www.overgame.com/items/20347_editorial-marketing-le-fil-du-rasoir.html La vidéo du test : http://www.gamers.fr/actus/2007/12/04/eidos-defend-son-kane-lynch-de-pres Gazus Snake> donc si je comprends bien, tu serais testeur professionnel (de jeu ou d'album de musique par exemple), tu conditionnerais tes tests en fonction du budget publicitaire que tu espères avoir de l'éditeur, c'est ça ? Si tu trouves que le produit testé est "merdique", tu vas le faire passer pour "pas mal", afin que l'éditeur ne te retire pas son budget pub la prochaine fois !? C'est bien de reconnaître quand on est foncièrement malhonnête. :devil Plus sérieusement, il est impossible d'être tout blanc et tout noir, mais on attend de grands noms comme EGM, GameSPot, IGN, GameKult, etc, qu'ils soient "gris très clair". Qu'ils fassent gaffe à leur budget pub, c'est normal "faut bien bouffer", comme on dit, mais que leurs tests soient plutôt orientés dans l'intérêt du consommateur que dans celui de l'éditeur. S'il s'avère qu'un testeur a été jeté parce qu'il a fait perdre un budget pub alors là la limite est franchie. Ou bien, comme le racontait un chroniqueur dans le Virus Info d'ACBM, lorsque l'article de test est édité juste avant la publication pour y enlever tout terme critique jugé trop fort par le rédac-chef. Il faut savoir si on fait un article, un test ou un publi-reportage, et surtout, il faut que le lecteur soit parfaitement renseigné sur ce qu'il lit. Avec Gamespot, après cette affaire et s'ils ne donnent pas rapidement des précisions sur les motifs du renvoi, on ne sait plus. PS : bon point à toi tbr. Un pavé certes, mais lisible et agréable à lire. :top Si tu pouvais faire toujours comme ça... Lien à poster
tbr 13 Posté(e) le 4 décembre 2007 Auteur Partager Posté(e) le 4 décembre 2007 GameSpot répond : http://www.inpactvirtuel.com/news/21397-Gamespot-Reponse-Eviction-Gertsmann.htm Lien à poster
Gazus Snake 0 Posté(e) le 4 décembre 2007 Partager Posté(e) le 4 décembre 2007 Gazus Snake> donc si je comprends bien, tu serais testeur professionnel (de jeu ou d'album de musique par exemple), tu conditionnerais tes tests en fonction du budget publicitaire que tu espères avoir de l'éditeur, c'est ça ?Si tu trouves que le produit testé est "merdique", tu vas le faire passer pour "pas mal", afin que l'éditeur ne te retire pas son budget pub la prochaine fois !? C'est bien de reconnaître quand on est foncièrement malhonnête. :devil Ca n'est pas mon boulot (si je teste/chronique, ça sera pour le moment uniquement dans le cadre d'un webzine*), mais je tiens ces infos d'un mec bossant effectivement dans ce milieu. La note n'est pas conditionnée en fonction de ce qu'on espère. Elle l'est uniquement si l'éditeur/maison de prod a payé la pub. *Je suis plus parti pour être ingénieur du son, donc c'est mon travail qui sera jugé de bonne facture car ayant bénéficié d'une bonne promo. >) Lien à poster
Sharpshooter 0 Posté(e) le 5 décembre 2007 Partager Posté(e) le 5 décembre 2007 Il est de plus en plus difficile aujourd'hui de faire confiance aux critiques et aux média en général sauf dans quelques domaines (théâtre et un peu cinéma). A mon avis le métier est en train de se couper en deux : d'un côté la presse de passionnés qui fait son boulot correctement (les Cahiers du cinéma, Cyberstratège... ) et de l'autre la presse qui compose entre la volonté des lecteurs et celle des éditeurs. Je suppose que beaucoup font comme moi : je lis des tests pour voir des captures d'écran, des vidéos ; je m'intéresse à la description du jeu mais l'avis final du testeur ne m'intéresse pas parce qu'il y a peu de chance qu'il soit objectif. Sur le net c'est un peu particulier parce que beaucoup de communautés se créent. Résultat : si un jeu est nul ça se saura par des gens que les éditeurs ne pourront pas acheter et les efforts désespérés de sites à la solde des éditeurs n'y pourront rien. Ce n'est pas pour rien que les industriels tentent de plus en plus d'amadouer les principaux "blogueurs" en leur envoyant leurs produits, en leur accordant une attention particulière, ... D'oû l'intérêt sur Post-posse de proposer du contenu : on a une communauté qui pourrait être prise au sérieux si on proposait des tests, des conseils, ... Lien à poster
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